À la fois créatrice et designer de mode, Valérie Canuel nous transporte en coulisses de son atelier en nous présentant les dessous de son métier et de son quotidien. Derrière chaque morceau de vêtement signé VALERIE C. se cache un long processus de création. Vous le découvrirez à travers cette petite incursion dans la vie de la créatrice.
Inspirée par son environnement
VALERIE C. puise son inspiration tant dans les événements mode auxquels elle participe régulièrement que dans les « fashion shows » qu’elle regarde assidûment. Dotée d’un esprit créatif, elle ne s’en tient pas qu’à refléter les tendances du jour. Pour la diplômée en Design et Commercialisation de mode, il est essentiel de faire preuve d’innovation pour créer des vêtements qui sont ajustables et confortables pour un grand nombre de silhouettes.
« Je me pose les questions : qu’est-ce qui pourrait bien s’ajouter à ma gamme de vêtements actuelle? Qu’est-ce que ma cliente désire? Quelles couleurs m’inspirent en ce moment? », dit-elle. La Matapédienne admet aussi être influencée par tout ce qui l’entoure, incluant l’opinion de ses proches.
À ses débuts, la marque VALERIE C. possédait un inventaire de trois morceaux de vêtement. C’est en discutant avec sa mère dans l’atelier que l’idée d’une camisole réversible lui est apparue. « Alors que je me cassais la tête pour le choix de couleur du tissu, ma mère m’a proposé l’idée de faire une camisole réversible. J’ai gardé son idée! Après 5 ou 6 prototypes et des dizaines de séances d’essayage avec mes mannequins, j’ai réussi à créer ce que je voulais. »
Quand la spontanéité et la discipline s’agencent
L’atelier VALERIE C. est divisé en trois parties distinctes, soit le département de production où se trouvent les principaux équipements : machine à coudre, surjeteuse, fer industriel, etc. Une autre partie de l’atelier est plutôt dédiée au développement de produits : c’est à cet endroit que l’on retrouve entre autres la table de coupe des tissus.
Dans une journée type, Valérie est surtout amenée à travailler dans son bureau : répondre aux courriels, faire la comptabilité, finaliser les commandes, vérifier l’inventaire des vêtements, planifier les publications de VALERIE C. sur les plateformes sociales, et plus encore. « Souvent, je commence mes journées vers 8h le matin et je les termine en soirée, vers 18h », admet-elle. « Il n’y a pas une journée qui se ressemble. »
La créatrice et designer mode commence habituellement ses journées bien remplies avec un bon café, parfois à l’extérieur de l’atelier en compagnie de ses chiens lorsque la température lui permet. Elle prend alors le temps de planifier sa journée et de réfléchir aux idées à développer, tant pour ses vêtements qu’au niveau marketing puisqu’une grande partie de son travail consiste à assurer une bonne visibilité de sa marque sur les réseaux sociaux.
Lorsqu’elle entre en mode « création de vêtements », Valérie admet avoir des illuminations à des moments inattendus, ce qui l’amène à créer de façon plus spontanée. « Si on parle de créativité, c’est souvent à des moments improbables que j’ai les meilleurs ‘flash’, comme durant mes voyages, sur la route aussi, comme je fais beaucoup de route. C’est pourquoi je dis que je suis plus créative durant mes temps libres qu’au travail. C’est souvent lorsque je m’en attends le moins que j’ai les meilleures idées », révèle l’entrepreneure.
« Pour la création, je suis plutôt spontanée. Pour la conception, le développement et la production, je suis très disciplinée. »
-VALERIE C.
Les étapes de création
Comme l’inspiration vient avant toute chose, Valérie passe ensuite à l’étape de matérialiser ses idées à travers le dessin, en produisant des croquis sur papier. « Je mets sur papier mes idées. Lorsque j’ai trouvé la “bonne idée” je développe les fiches techniques. Puis, je fais le patron et le prototypage afin d’obtenir LE vêtement parfait. »
Le patronage permet de passer de la 2D à la 3D, soit du dessin au premier prototype qui est cousu sur un tissu temporaire à des fins de tests. C’est à ce moment que les talents de designer de Valérie entrent en ligne de compte. Cette dernière utilise ensuite la technique de gradation pour décliner son patron initial dans toutes les silhouettes en vue de passer en mode production.
Une fois le vêtement créé et étiqueté, il sera fin prêt pour la vente. Tous les vêtements de la marque VALERIE C. font l’objet d’une séance photo. Les images retenues sont publiées sur le site Web transactionnel VALERIE C. et utilisées à des fins promotionnelles.
1. Dessins/croquis
2. Géométraux et fiches techniques
3. Choix des tissus et des fournitures
4. Patron initial et prototypes
5. Correction de patron et essayage
6. Gradation
7. Coupe et production
8. Étiquetage
9. Shooting photo et commercialisation
De l’idée, au dessin, jusqu'à la mise en marché
Penser la mode autrement
VALERIE C. pense la mode autrement, notamment par l’utilisation des silhouettes pour illustrer la taille de ses vêtements, ou encore, par sa volonté de décentraliser l’industrie de la mode québécoise. En établissant son entreprise dans le Bas-Saint-Laurent, la jeune femme d’affaires était consciente qu’il s’agissant d’un défi supplémentaire, considérant que le noyau de la mode québécoise se situe principalement à Montréal.
« Lancer ma compagnie dans mon village natal, je dirais que c’est surtout une occasion rêvée qui s’est présentée à moi. Tout était aligné pour que je lance mon entreprise ici dans la Vallée. C’est certain que cela m’occasionne plusieurs allers-retours à Montréal chaque année. Par contre, ce que j’aime de notre région, c’est que la communauté entrepreneuriale est soutenue et vraiment bien accompagnée par les organismes d’ici. Nous formons une grande communauté qui se soutient mutuellement et c’est ce que j’ai toujours aimé chez nous. C’est comme une grosse famille », conclut-elle.
Article rédigé par Carolanne D'Astous P. de chez Complice Numérique
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